PUBLICATION EN LIGNE
Keulmadung, Revue de Littératures coréennes,
La poésie de HAN Yong-un – Keulmadang
« La poésie de HAN Yong-un »
par Jean-Claude De Crescenzo (29/05/24)
Poète, militant et moine, HAN Yong-un composa une œuvre dans laquelle sont présents aussi bien les préceptes d’un bouddhisme rénové que la défense des paysans du Tonghak.
« Nous présentons aujourd’hui HAN Yong-un né à la presque fin du XIXe siècle et mort pendant l’occupation japonaise. Militant indépendantiste, moine et poète, cet esprit engagé composa une œuvre dans laquelle sont présents aussi bien les préceptes d’un bouddhisme rénové que la défense des paysans du Tonghak. »
« Je ne peux pas savoir »
La feuille de paulownia qui descend en silence,
Tourbillonnant à la verticale, dans le vide sans un souffle de vent,
De qui est-elle la trace ?
Le ciel bleu qui apparaît de temps en temps entre les gros
Nuages menaçants chassés par le vent d’ouest à la fin de
La longue saison des pluies, de qui est-il le visage ?
La fragrance mystérieuse qui caresse le ciel calme au-dessus
D’un stûpa, après avoir frôlé un vieil arbre sans fleur
Recouvert de lichen vert, de qui est-elle le souffle ?
Le petit ruisseau né d’une source inconnue qui fait pleurer la
Pierre qui coule en méandres, de qui est-il le chant ?
Le crépuscule qui pare le jour finissant en marchant sur la
Mer immense avec ses talons pareils à un lotus, en touchant
De ses mains délicates le ciel infini, de qui est-il la poésie ?
Les cendres qui restent deviennent à nouveau de l’huile.
Mon cœur n’en finit pas de brûler. Cette faible lumière d’une
Lampe, sur qui veille-t-elle la nuit ?
HAN Yong-un (1879-1944)