PARUTION«
Dir. Colette Camelin
Pour les 70 ans des colloques de Cerisy
De nombreuses œuvres littéraires comme la poésie pastorale, des poèmes chinois ou des Amérindiens sont écrites, calligraphiées, chantées en relation avec des animaux aimés ou craints, des plantes protectrices et nourricières, des humains présents ou disparus. Le défi auquel nous faisons face aujourd’hui, c’est de défendre les êtres vivants, humains et non-humains. Or la littérature a pour qualité essentielle d’être attentive aux diverses formes de vie.
Nous proposons une « traversée » de textes issus de colloques de Cerisy depuis 1987, écrits « avec » et « sur » les vivants.
Exilé, Chateaubriand tisse des liens intimes avec des fleurs, Yourcenar en tisse avec sa chienne, Cendrars invite le lecteur à expérimenter le « monde entier ». Le chirurgien Lorand Gaspar explore des trajets entre écriture et cellules du corps humain. Francis Ponge interroge la croissance des végétaux et celle des poèmes. Pour Michel Collot, décrire des paysages nous éveille à l’ensemble complexe et solidaire des vivants. JMG Le Clézio apprend des peuples du désert à habiter le monde en Terrestre. Anne Simon analyse des romans contemporains dévoilant un grave « malaise dans la domestication et la nomination » d’animots. Catherine Larrère plaide pour les ressources littéraires
de l’expression personnelle qui éclairent la beauté comme la fragilité des vivants. Émilie Hache s’intéresse aux écoféministes américaines qui, contre la violence des puissants, imaginent des collectivités fondées sur l’empathie et la créativité. Marie-José Mondzain, philosophe, fait l’éloge des plantes saxifrages. En note finale, le poète James Sacré évoque un jardin de Cerisy.
Quant à Jacques Tassin, il montre dans sa postface que l’écriture et la lecture « procèdent non seulement avec les vivants, mais aussi et surtout, à même les vivants. »
