Colloque pluridisciplinaire
26, 27 mai 2017
Batiment Sophianum,
1088 Budapest, 1 place Mikszath
organise par
le groupe de recherche Connexion francaise
de la Faculte des Lettres de l’Universite catholique Pazmany Peter,
en collaboration avec
le groupe de recherché THALIM
(Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité)
de l’Universite Sorbonne nouvelle – Paris 3.
Pour Paul Ricoeur, la souffrance ne peut jamais être réduite au silence ; elle finira toujours par parler. La littérature, les symbolisations artistiques sont porteuses de cette parole. De sorte qu’elles sont parfois conçues comme complémentaires ou réparatrices : vouées à combler une absence ou à compenser une perte. Or absence et perte ne s’équivalent pas en matière de trauma. Tandis que les traumatismes structurels se réfèrent à un état d’absence « transhistorique », et par suite sans fable possible, les traumatismes historiques, lies à une expérience de la perte, sont essentiellement « fabulables » sinon « fabulés ». Ils doivent être réinscrits dans les séquences d’événements auxquelles ils participent et qui ouvrent la voie aux narrations : entre les souffrances qui les provoquent et les rêves, les cauchemars ou les récits qu’ils suscitent ; dans leurs rapports à l’espace, à l’histoire, à la société, à la psyché auxquels ils s’articulent, aussi bien qu’aux poétiques qui les mettent en oeuvre.
À leurs débuts, les études sur le traumatisme ont examiné la relation de la langue (parole, écriture, littérature) et de l’histoire (réelle), ainsi que l’interaction des traumatismes individuels et collectifs. Aujourd’hui, elles s’intègrent au courant de la critique éthique qui aborde la lecture et la compréhension comme des opérations qui engagent la responsabilité, au même titre que le témoignage et la mémoire. Les questions soulevées par les fables du traumatisme touchent alors aussi bien au dehors qu’au dedans des récits.
Ce colloque international, se veut résolument pluridisciplinaire. D’abord en ce qu’il fera toute leur place à ces disciplines qui, surtout à partir de l’holocauste, se sont emparées de la question des traumatismes : histoire, histoire de l’art, philosophie, psychanalyse, sociologie, médecine ; ensuite parce qu’il questionnera, à partir des textes littéraires, un corpus élargi à ces mêmes disciplines.
Il interrogera plus spécifiquement à travers eux la représentation des effets thérapeutiques et réparateurs de l’écriture et de la lecture. Quelles vertus prête-t-on à ces fables du trauma ? Que sont-elles supposées soigner ? De quelles manières ? Et pour quels usages ?
trauma.pazmany@gmail.com
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